CONFINEMENT
Journal du confinement 2020
PANDÉMIE DE CORONAVIRUS 2020
JOURNAL DES 2 CONFINEMENTS
Masque chirurgical
contre masque vénitien
Carnaval 2020
Aquarelle de Jacqueline Giran
Pandémie
seul résiste l’amoureux
du clair de lune
Grande baie vitrée
je me cogne
au coin de ciel bleu
Armée de soignants
sur les balcons une salve
d’applaudissements
Planète Mars
planent planent mes rêves
j’y plante ma tente
Première sauterelle
prenant tout son temps
au passage piétons
Silence pesant
juste troué par quelques cris
de cigales
Solitude
devient mon ami
le plafond du salon
Vies confisquées
les têtes de glycines
à travers la grille
Prison dorée
le Don Juan d’en face
fait grise mine
Musique au balcon
une fugue pour piano
file dans la rue
Confinement
échappant à tout contrôle
le chant du coq
Vagues de glycine
ondes fauves sur le mur
si loin l’océan
Gym confinée
la tête dans le guidon
ne penser à rien
Jour pluvieux
déteintes à la fenêtre
les odeurs du jardin
Chacun chez soi
je prends rendez-vous
avec moi-même
Musique au balcon
changeant le béton en bleu
Le Chant de la terre
(en hommage à Gustav Mahler)
Covid-19
dans la rue qui se vide
plein de soleil
Vie au ralenti
le silence de la ville
m’envahit
Vacances de printemps
faisant de l’accrobranche
famille écureuil
Ville sous cloche
l’heure d’été
cloche aussi
Cours de latin
on s’amuse à décliner
le coronavirus
Dimanche de Pâques
sur le toit l’antenne capte
le chant des lilas
Parc désert
les orties en profitent
pour gagner du terrain
Guerre virale
une virée aller-retour
au bout de l’impasse
L’épidémie flambe
éteintes à la fenêtre
les odeurs du jardin
Besoin d’évasion
découvrant le sac à dos
odeur de sous-bois
Vélo solo
la tête dans le guidon
ne penser à rien
Silence au sol
le bourdonnement incessant
des hélicoptères
Première hirondelle
comme le printemps dernier
je la suis des yeux
Au septième ciel
un Robinson se nourrit
de chants d’oiseaux
Demi-lune
un kimono
en ombre chinoise
Opéra en plein air
sous son masque elle m’enchante
la mésange bleue
Boléro de Ravel
le seul air que je respire
à plein poumons
Des blockhaus pour vivre
une pincée de haïku
pour prendre l’air
Souffle printanier
la caresse subtile
de son parfum
Surchauffe aux Urgences
au cœur d'une cascade
d’applaudissements
Planète Mars
planent planent mes rêves
j’y plante ma tente
Première sauterelle
prenant tout son temps
au passage piétons
Vie au ralenti
le silence de la ville
m’envahit
Le monde bouge
mon voisin me propose
de promener mon chien
Pic épidémique
n’osant plus me piquer
les moustiques
Silence pesant
malgré tout un cri de cigale
en céramique
Inactivité
sur le plafond du salon
je compte les moutons
À contre-sens
le long de l’autoroute
une bande de biches
Latin à distance
on s’amuse à décliner
le coronavirus
Vagues de glycine
serpents mauves sur le mur
je pense à la mer
Première hirondelle
comme le printemps dernier
je la suis des yeux
Covid-19
où est-il le sourire
de nos dix-neuf ans ?
Soleil masqué
à traverser les nuages
mon regard s’égare
Jour pluvieux
hors d’atteinte
les fleurs du jardin
Terrasse d’hôpital
en accéléré bourdonnent
les hélicoptères
Besoin d’évasion
cherchant dans le sac à dos
l’odeur du sous-bois
Dimanche de Pâques
sur le toit l’antenne capte
le chant des lilas
Chemin Covid
bien miné
virus semeur d'embûches
Malade
sous le masque trop serré
ses traits tirés
Pigeon voyageur
le seul à circuler
sans laisser-passer
Trop loin l'étang
j'installe un nymphéa
sur mon fond d'écran
Acacia en fleurs
pas de beignets cette année
mais quel parfum !
Zigzags des statistiques
dans les allées du pouvoir
grand remue-ménage
Seul autorisé
le défilé des nuages
en ordre dispersé
Après l’averse
à la fenêtre aspirer
l’odeur du dehors
Avenir en berne
tout terne
l'iris de tes yeux
Marchés fermés
picorant chaque nuage
le coq du clocher
Fièvre soudaine
dans la montée trainée
par la laisse du chien
Monde à l'arrêt
dans la lande à découvert
sautent des lapins
Geste barrière
sous son masque d’épines
le hérisson
Épidémie mondiale
sous son masque d'étoiles
la beauté du ciel
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