MON CHEMIN VERS LE HAÏKU

 

Ma vie
je la porte à mes talons
semelles de vent

haïku extrait de Lucarnes

Cheval blanc

DE LA POÉSIE ET LA PHILOSOPHIE
JUSQU'AU...HAÏKU


La poésie et la philosophie m'accompagnent sur la route de la vie. Je garde en tête et dans les petites poches des sacs qui sont mes fidèles compagnons, du cartable au sac de voyage, quelques textes dont ceux du poète Arthur Rimbaud et du philosophe Gaston Bachelard. L'un et l'autre sont à l'origine de mon intérêt pour la poésie, et plus tardivement pour le haïku.
Nés de notes rapides, souvent de simples mots fixés sur des feuilles volantes ou imprimées dans ma mémoire, puis retranscrites, ces haïkus, ont, à chaque halte et escale, rejoint des carnets papier et maintenant souvent numériques. Ma voix cherche à entrer en résonnance avec celle, si singulière, du haïku, au fil de mots porteurs des émotions et des pensées fugaces surgies au long des chemins, au gré des rencontres, au fil des saisons, bref, au fil du temps.
Consciente de la beauté de la nature et de notre univers, je rejoins Yves Bonnefoy écrivant dans son poème Que ce monde demeure ! (Les planches courbes, 2001) :

Ô terre,
Signes désaccordés, chemins épars,
Mais beauté, absolue beauté…

La brièveté du poème comme réponse à la brièveté de la vie et du bonheur.J'ai vite compris en relisant ces mots de Rimbaud "Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées" que mes poches étaient aussi trouées ! Pour ne plus les perdre, il fallait les publier sur internet et les faire éditer, d'où ce site, d'où certains projets éditoriaux. De la philosophie à la poésie , il n'y avait qu'un pas, et c'est Bachelard qui m'a aidée à le franchir. N'écrit-il pas que le poète est en quelque sorte supérieur au philosophe ?

Les mots-je l'imagine souvent-sont de petites maisons, avec cave et grenier... Monter et descendre, dans les mots mêmes, c'est la vie du poète. Monter trop haut, descendre trop bas est permis au poète qui joint le terrestre à l'aérien. Seul le philosophe sera-t-il condamné par ses pairs à vivre toujours au rez-de-chaussée ?
Gaston Bachelard "La Poétique de l'espace"

Habiter la poésie, la maison du haïku précisément, c'est habiter mille maisons et mille jardins, emprunter mille chemins et parcourir l'univers. Le voyage poétique permet d'emporter  toujours avec soi des feuilles et des "plumes" (crayon, stylo, portable, tablette...) et d'habiter ses carnets comme autant de petites maisons. Il suffit d'ouvrir les yeux à travers les petites fenêtres de nos yeux, de notre esprit, de notre âme.
Et c'est ainsi que - tout naturellement - mon premier recueil de haïkus s'est intitulé...  Lucarnes...
Si possible (!), le but n'est-il pas de suivre les traces d'Arthur Rimbaud dans Une saison en enfer - l'Alchimie du verbe :
J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable.
Je fixais des vertiges.

Le haïku, par essence, est tellement aérien qu'il nous met dans la situation poétique revendiquée (et assumée) par Arthur Rimbaud d'être le poète "aux semelles de vent", comme l'appelait Verlaine, et le mangeur d'air, de vent, des sons... (Fêtes de la faim) :

Ma faim, Anne, Anne,
Fuis sur ton âne.

Si j'ai du goût, ce n'est guères
Que pour la terre et les pierres
Dinn ! dinn ! dinn ! dinn! je pais l'air
Le roc, les Terres, le fer...

MON PARCOURS
Au fil du vent et de l'eau

L’âme qui aime le vent s’anime aux quatre vents du ciel. Pour beaucoup de rêveurs, les quatre points cardinaux sont surtout les quatre patries des grands vents. Les quatre grands vents nous paraissent, à bien des égards, fonder le Quatre cosmique. Ils livrent la double dialectique du chaud et du froid, du sec et de l’humide.
Gaston Bachelard, L’air et les songes.

L’univers des haïkus est le lieu poétique que je privilégie depuis plus de dix ans, d'où mon engagement auprès d'associations de poésie et, plus spécifiquement aussi de haïkus. J'ai d'abord renoué avec l’écriture poétique en Normandie, d'abord au sein de l’association « Poétique d’Andeli », aux Andelys (Eure), en 2008. J'ai rejoint ensuite, lors de mon ancrage à Rouen l'association normande  "22 rue des Poètes" dont je fus secrétaire et "Poésie et nouvelles en Normandie", à Pont-Audemer (Eure). Je participe toujours, à Paris, au groupe des Amis de la Poésie, à Montmartre, autour du poète Thierry Sajat.
La lecture poétique, la lecture de haïkus, est devenue aussi une activité que j'aime pratiquer, en dehors du cadre amical des poètes, pour le contact direct et empreint d'émotion qu'elle facilite avec le public, celui des adultes et des enfants surtout. J'espère ainsi mieux faire entendre, à travers ma voix, celle du haïku qui se mêle aux autres voix de la poésie, classique ou non. La lecture, comme l'écriture même du haïku, est un exercice spécifique et complexe. C'est la tentative de mettre en résonnance quelques mots courts avec des auditeurs de prime abord surpris  par leur simplicité et leur concision. À travers la fluidité musicale de ses phrases souvent rimées, le poème de facture occidentale est davantage lié à notre histoire et à notre culture ; il est donc plus souvent attendu du grand public. Ouvrir un chemin de haïkus est un exercice paradoxal que je pratique donc de préférence en doublant la lecture de chaque texte ; lire deux fois un haïku, avec la même tonalité si possible, permet d'en mieux saisir la sonorité, son double étant renvoyé comme en écho avec ses pauses et silences. Le grain du texte écrit s'étoffe dans le timbre d'une voix. Lire un haïku c'est le rendre musical. La musique et la poésie sont ainsi liées dans la lecture, comme peuvent l'être, dans l'acte créatif, peinture et poésie. Les arts sont à mon sens singuliers et complémentaires.

Au fil de la vie

Je vis à présent dans le Gard, à Nîmes. Après un cursus scolaire à Nîmes et des études supérieures à Lyon et Dijon (DEA de Philosophie) puis l’obtention du concours de Chargé d’études documentaires, j' ai exercé des missions en sciences de l’information et de la communication dans l’Éducation nationale et dans l’Enseignement supérieur (documentation pédagogique, outils numériques) dans le réseau Canopé (SCÉRÉN/CNDP-CRDP) à Dijon, à Paris à l'ENA puis à Rouen au Musée national de l’éducation. Actuellement en retraite.

Officier des Palmes académiques.
Membre correspondant de l’Académie de Nîmes (2018). Communication en décembre 2019 sur le haïku
Membre d’associations de poésie.

Au bout de ma plume ;

5 recueils de haïkus Lucarnes (2013), Reflets sur la route (2015), Des iris sur un toit (2016), Le grain des fables (2018). Ruban d'hirondelles (2022)

Prix de poésie : Voir Florilège

Prix spécial Europoésie/UNICEF - 2023 pour l'ensemble de mon œuvre.

Diplôme d'honneur de l'association Rencontres européennes Europoésie /UNICEF. Concours EUROPOÉSIE 2023 au profit de l'UNICEF, décembre 2023. THÈME : ENFANCE, aide et protection - SECTION : Poème court et haïku - série de 10 haïkus, intitulée « Le petit encrier blanc »

5 premiers prix (catégorie haïku) aux concours Europoésie/Unicef, 2018, 2019, 2020,2021, 2022

2 premiers prix de haïkus aux concours l’Association francophone de haïku, 2015 et 2018.

Recueil Des iris sur un toit, Prix de poésie de la Société Centrale d'Agriculture de la Seine-Maritime, 2016/2017.


Contributions à des ouvrages collectifs de poésie
Voir aussi Haïkus lauréats

 

 

 

 

 

 

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